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J 75 - 82

Publié le par MARCEL ET CLAUDINE

Quelques photos de Santa Rosa prise lors de la journée de repos.

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Une fresque dans une école sur la vie des indigènes

Une fresque dans une école sur la vie des indigènes

Le nouvel hôtel trouvé était vraiment beaucoup mieux et surtout très calme. La journée de repos fut donc des plus agréable.

Pour quitter Santa Rosa deux solutions sont possibles. L’une plus longue de 50 km, passe par une piste semblable à celle que nous avons suivie jusqu’a maintenant. La seconde emprunte une piste en terre, plus sauvage. Le risque sur ce type de revêtement c’est la pluie. Mouillée, une piste en terre est semblable à une route de montagne en hiver. Malgré un ciel chargé nous choisissons la seconde solution.

Après 5 km, il nous faut prendre un bac manuel, tiré à la force des bras, pour passé un rio.

La piste est très étroite, semblable à un simple chemin, mais les animaux que nous rencontrons nous invitent à poursuivre l’aventure.

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Au bout de 20 km, la pluie fait son apparition. Au bout de 25, impossible d’aller plus loin, les vélos sont carrément incontrôlables.

Une grosse ferme nous tend les bras, nous nous y réfugions. Les gens viennent de tuer une vache et sont en train de préparer la viande. On nous offrira de la viande grillée, et on nous proposera de manger avec eux. Entre averses et accalmies nous resterons toute la journée à attendre pour finalement monter notre tente sur le terrain de foot pour attendre le lendemain en espérant que les choses s’améliorent.

Cette journée passée avec tout ce petit monde fut très instructive. Nous sommes au centre d’un regroupement d’une centaine de propriétés appartenant toutes à la même personne, lorsqu’il vient visiter ses employés ou passer quelques jours dans sa superbe maison, il se déplace en avion, une piste d’atterrissage est attenante à la ferme. Cette hacienda compte 50 à 60 000 vaches ! Les enfants (4 élèves) vont à l’école dans la ferme elle même. Un instituteur est responsable de l’enseignement. Beaucoup de personnes travaillent ici en majorité des hommes, de vrais cow-boys. On nous avait proposé de dormir dans leur dortoir mais on a trouvé que dormir dans sous la tente serait plus raisonnable (surtout Claudine).

La ville San Borja se trouve encore à 85 km. Si la météo ne s’améliore pas, on est vraiment dans la m… Comme qui dirait pris au piège !

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Comme nous l’avait prédis notre monsieur météo local, après avoir observé l’attitude des poules ??? la journée a été belle et la piste avait bien séché, malgré quelques endroits encore un peu boueux avec de belles flaques, ce qui nous a valut à tous les deux de belles petites chutes, sans gravité, je vous rassure.

Depuis le début de notre voyage c’est vraiment le lieu le plus sauvage que nous ayons traversé, sur 102 km d’une piste qui parfois était juste assez large pour laisser passer un véhicule, nous avons rencontré une vingtaine de motos, 4 voitures, 1 seul camion et traversé un seul village. Par contre nous avons vus et entendus beaucoup d’oiseaux, principalement des échassiers, quelques buses, des martins pêcheurs, des poules d’eau et bien d’autres non identifiés dont un qui criait comme un chat (si si ce n’est pas le soleil qui nous a tapé sur la tête) nous avons aperçus aussi pas mal de caïmans et évidement énormément de « buffalos ». En milieu de journée, comme les jours précédents, nous avons roulés dans un nuage de papillons de toutes les couleurs, jaunes, verts, bleus, noirs… C’était magique.

Ce soir nous voilà arrivés à San Borja, demain nous devrions retrouvés une piste plus fréquentées, et on l’espère sans trop de tôles ondulées.

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Après cette expérience sur une piste de terre et une simulation sur Google Earth, nous avons décidé de modifier notre itinéraire pour rejoindre Cochabamba, nous passerons finalement par La Paz et non pas par une petite piste de montagne, comme prévu initialement. Cet itinéraire serait à lui seul une expédition. Nous craignons vraiment une foi de plus d’être pris au piège, piste impraticable, rio infranchissables, montées/descentes à trop forte pente, aucune activité humaine…

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On quitte San Borja par une piste large et bosselée. Dès la sortie de la ville on peut apercevoir au loin les montagnes, la pré cordillère, en quelque sorte. Après 50 km on rejoint la piste venant du nord et l’on attaque la montée. Le début se fait sur une route goudronnée des plus agréable. On commence à rêver, pas longtemps malgré tout, car très vite nous retrouvons la piste, et pas des meilleure ! Monter n’est déjà pas facile, mais sur un sol défoncé, ça l’ai encore moins. Les premiers km de grimpe furent difficiles, forte pente mais surtout remise en jambe délicate. Il faut dire que depuis Manaus, nous n’avions plus rencontré de côte. Plusieurs fois la pluie nous a bien arrosés. Par la même occasion la piste c’est transformé en beau bourbier.

Vers16 h 30, bien trempés, nous traversons un groupe de maison. Nous en profitons pour demander notre position et apprenons que le point visé pour ce soir ce situe à 2 h de voiture ! Pas question de continuer, on monte donc la tente près d’un petit resto/bar/épicerie très sympathique, sous un petit hangar qui fut le bien venu car la pluie fera encore des sienne avant le soir. Demain nous verrons bien ce que donnera notre progression, mais ce qui est certain c’est que La Paz est encore bien loin !

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L’étape d’aujourd’hui fut encore plus difficile que celle précédant l’arrivée à Mamaus. Moins dangereuse c’est certain, mais pour nous et les vélos, bien plus cassante. Nous croyions avoir roulé sur des pistes difficiles, nous n’avions encore rien vu ! Nous sommes pourtant sur la seule piste pour La Paz. Elle est soit défoncée, soit en réfection ce qui avec la pluie qui arrose régulièrement le coin donne un beau tapis de boue, soit couverte de galets. Nous avons souvent l’impression de rouler dans le lit d’une rivière. 8 km/h de moyenne pour atteindre Sapecho que nous avions prévu d’atteindre hier. Les 2 hôtels de la ville sont complets, toutes les chambres étant réquisitionnées pour les ouvriers de la route. Nous dormirons donc dans l’ancien restaurant, nos deux lits trônent au milieu de la salle à manger. C’est original mais c’est tout de même plus « confort » que la tente.

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Les efforts fournis nous coupent un peu le plaisir de la route qui est fort belle. Les montagnes nous entourent, très boisées, mais par contre pas d’animaux. De nombreux torrents et de fleuves dévalent les pentes. Nous passons régulièrement dans des groupes de maisons, genre communautés. Nous en profitons pour nous restaurer et nous désaltérer. La montagne ça creuse !

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On nous avait pourtant souvent prévenus. Rejoindre La Paz par là, à vélo, est en quelque sorte mission si ce n’est impossible, très difficile. Mais la décision devait être prise alors que nous étions encore au Brésil. Continuer plein Ouest, descendre sur le Lac Titicaca, et rejoindre La Paz par la route goudronnée. Nous avons choisi l’autre option, maintenant il nous faut en sortir.

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Il a plu relativement fort (chose tout a fait anormale pour la saison) une bonne partie de la nuit, merci au resto désaffecté. Nous quittons Sapecho sur une route pavée de galets. Ce genre de revêtement convient très bien pour une place publique, mais pour une route, c’est débile. Résultat nous sommes obligés de pousser les vélos. Aujourd’hui nous étions partis pour faire près de 70 km, résultat nous en ferons 35 en 6 h. Tout avait bien commencé mais avant d’arriver dans un village, nous sommes obligés de pousser les vélos sur une couche de boue qui nous inquiète pour la suite. Comme à notre habitude, nous mangeons et buvons dans un petit bouiboui local. Avant de repartir on se renseigne sur l’état de la route que nous allons rencontrer. Nous apprenons que devant les choses sont bien pires que derrière. Un bolivien dit même à Cloclo ; « très vite tes chaussures vont changer de couleur ! » Sur 4 ou 5 km, la situation fut terrible. Durant 2 h nous avons poussé nos vélos dans une boue gluante et glissante. Les roues bloquées au niveau des freins, nos chaussures crépies. Tant bien que mal, on s’en sort et dans un ruisseau on s’attaque au nettoyage des Hommes mais surtout des machines.

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Nous repartons tout de même, en se disant : « on voulait de l’aventure, on l’a eu ». Très vite on se retrouve bloquée par des machines de chantier qui travaille sur la piste. Réouverture prévue dans 3 h. On nous apprend que le prochain village est à 10 km. Dès l’ouverture nous repartons plein pot, mais après une chute sans gravité de Cloclo on décide d’arrêter là pour aujourd’hui. Par chance une maison abandonnée nous offre son auvent, et le ruisseau tout proche nous offre l’eau pour nettoyer une fois de plus les vélos et les Hommes et de quoi faire la cuisine. Nous montons la tente au moment où le soleil se couche, ce qui nous a valu un magnifique coucher de soleil sur les montagnes lointaines.

Plus on avance sur cette piste et plus on se dit qu’elle ne devrait même pas figurer sur les cartes tant elle est en mauvais état, mais apparemment c’est comme cela en Bolivie.

Nous sommes à 1500 m, ce soir nous ne devrions pas avoir chaud, cela faisait bien longtemps…

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La nuit ne fut pas si froide que ça. Au lever, une magnifique vue sur la cordillère royale enneigée au dessus des nuages s’offre à nous. Entre le coucher du soleil et le lever, on ne regrette pas d’être restés en hauteur.

Toute la nuit la circulation des camions s’est poursuivie. Pendant la journée ils sont bloqués dans les villages à cause des travaux et ne peuvent circuler que la nuit.

Hier nous avons eu droit à des bains de boue, aujourd’hui ce fut des nuages de poussière.

La circulation était très dense car le dimanche les pistes ne sont pas coupées par les travaux et les gens en profitent pour circuler entre les villages.

Nous avons atteint la ville de Caranavi dans un état déplorable. De loin cette ville nous faisait penser à une ville suite à un bombardement. Des maisons à demi détruites (ou construites) et au dessus un gros nuage de poussière. De près l’impression se confirme. La poussière, comme sur la piste est partout. Nous nous mettons à la recherche d’un hôtel. Tous ceux que l’on trouve sont vraiment zone. On nous indique le seul hôtel avec Internet de la ville, on espère ainsi avoir un peu plus de qualité. La qualité n’est pas au rendez vous, mais comme on n’a pas le choix on y reste, même si Internet est HS.

Le soir dans les phares des autos la visualisation de la poussière est encore plus flagrante. Ici, contrairement aux autres villes de Bolivie, les automobiles sont partout et les motos assez rares, pourquoi ? Impossible de le savoir. Une fois de plus la ville semble sortie de nulle part mais grouille d’agitation et de bruit.

L’épisode d’hier dans la boue nous a quelque peu vidés, les bras et le dos en compote. Aujourd’hui les 36 km dans la poussière nous ont suffit. Pour demain nous n’osons même pas faire de pronostique sur notre destination. Les cartes sont si imprécises qu’il est impossible de faire un itinéraire fiable. On verra bien. Ce qui est sur, c’est que notre progression s’est énormément ralenti. Les vélos ont beaucoup souffert également du traitement infligé ces derniers jours. Espérons qu’à La Paz nous trouverons des magasins de vélos car depuis notre entrée en Bolivie on peut dire que dans ce pays, le vélo n’existe pas.

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On aurait pu penser qu’à 6 h du matin la ville serait débarrassée de sa gangue de poussière. A cette heure là les habitants ballaient les trottoirs devant leur porte, résultat, autant de poussière que durant la journée.

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Nous reprenons notre progression vers La Paz. La journée débute bien puisque la piste est fermée à tous les véhicules, nous on nous laisse passer. Nous roulons sur une piste correcte et remontons le lit d’une rivière. Le pied jusqu’à la première zone de travaux. On pousse pour passer des cailloux. La seconde, on pousse pour passer des arbres couchés sur la piste. La troisième on pousse pour repasser d’autres cailloux. La quatrième, là, la dynamite a amassé une quantité énorme de rochers. Il nous faut attendre qu’une énorme pelle dégage un passage… A chaque fois les ouvriers présents nous aiderons, avec une grande gentillesse à franchir ces obstacles A la dernière, rien à faire pour passer avant 16 h.

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Nous avions pensé monter au village de Coroico, et d’y passer 2 nuits. Après plus de 1100 m de grimpe et pas mal de péripéties, il nous reste encore 700 m de dénivelé sur une piste de galets sur 9 km. Impossible à l’heure qu’il est, nous prendrons donc un mini bus qui pour 3 euros nous montera jusqu’au village. L’hôtel recommandé par le Routard est très agréable, avec de la chambre vue sur les montagnes et sur la route pour La Paz (pas rassurante), sans oublier la piscine. Une journée dans ce cadre devrait nous retaper, en tout cas on l’espère. Depuis le début du voyage nous n’avions rencontré aucun français. Dans l’hôtel il n’y a que ca ! Nous devons être dans un endroit très touristique !

La piste que nous suivons depuis plusieurs jours est comme on dit à recommander à son plus grand ennemi. Les travaux entrepris par l’état bolivien sont tout simplement pharaoniques. Entrepris il y a certainement plusieurs années, ils devraient se poursuivre encore longtemps. Pour nous cela a été un peu comme un chemin de croix. Autre phrase classique : « si j’aurais su j’aurais pas venu », mais voilà je ne savais pas ! Heureusement que le paysage était sympa forêt tropicale, montagnes, gorges encaissées, cascades, villages hors du temps. A partir de maintenant le route devrait être bitumée. Si les vélos acceptent de nous monter tout là haut. Aux derniers coups de pédales, les roues libres donnaient de sérieux signes de faiblesse, et les freins n’étaient plus que des ralentisseurs. Demain, journée maintenance en perspective.

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La journée de repos à Coroico fut consacré à la visite du village, refaire le plein d’argent liquide, pas si simple, refaire le plein de victuailles et rechercher des infos sur le trajet jusqu’à La Paz. Nous pensions en avoir fini avec la piste, et bien non. En effet, la belle route goudronnée que nous pensions prendre est interdite aux vélos, pour cause de sécurité. De plus elle n’est pas si belle que ça, car elle est déjà en réparation et est fermée de 8 h à 17 h. Vous pensez que je plaisante, et bien non. Nous serons donc obligés de prendre la « route de la mort », elle tire son nom par le fait qu’elle est la plus meurtrière au monde. Nous prévoyons 3 jours pour rallier la capitale, l’avenir nous dira si nos estimations sont correctes. En voiture il suffirait de 3 h !

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N
belles aventures ........., vous êtes très beaux même plein de boue !!!! Marcel , attention je sens que clo clo kiffe du Bolivien , Ne la laisse pas trop seule sur les routes poussiéreuses!!!! Bises , bon coura
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A
bonjour..je vois que les routes ne sont pas trop roulantes..j'espère que vous allez bientot retrouver de meilleures conditions..le changement d'heure ne dois pas avoir d'importance pour vous..bisous..et a plus pour de magnifiques paysages..
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C
Le changement d'heure, nous n'y pensions même pas. Après La Paz les routes sont goudronnées du moins jusqu'à Uyuni, ça devrait donc mieux rouler mais il y aura aussi plus de trafic, on ne peut pas tout avoir!! Bisous à la famille
G
Après ma traversée du Pacifique en voilier je trouve enfin le temps de lire quelques pages de votre blog déjà fourni : admiration !!! C'est une autre dimension de l'Aventure. C'est aussi la démonstration de capacités physiques pas ordinaires et la démonstration d'un courage hors du commun. Bien sûr je souhaite bonne continuation et surtout j'espère avoir l'occasion de vous voir après ! Ce sera peut-être en Martinique ou à l'arrivée à Orly ou dans le Lot mais il faudra que ça ait lieu !! Um abraço brasileiro ! Buenas ...
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M
Très heureux de savoir que tu n’as pas succombé aux charmes d’une sirène et que est revenu sur la terre ferme, au moins pour quelques temps. Merci pour tes compliments, il est vrai que jusqu'à maintenant les choses furent plutôt facile mais qu’elles semblent se corser. On espère résister tout de même.
A
plein de courage pour la suite !! on devore votre voyage a chaque fois!!! on pense a vous, prenez soin de vous !!! pleins de bisous
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