J 116 - 120
(lundi 25/11) Le jour de délivrance est enfin arrivé. 6 km, pour atteindre la frontière du Chili. Des 4x4 nous doublent avec des vélos sur le toit. Comme beaucoup leur propriétaires, bien que plus jeunes que nous, n’ont pas osés relever le défi des pistes du sud Lipez. D’un côté nous sommes fiers de nous. 7 km de plus pour arriver au col et enfin retrouver une route goudronnée. Une descente de 43 km nous fait perdre 2 000 d’altitude et nous conduit jusqu’au charmant village de San Pédro d’Atacama perdu lui aussi au milieu d’un désert. Ici beaucoup de touristes, majoritairement des français.
Pour le moment notre séjour au Chili sera bref, après trois jours de repos, nous repartirons vers l’Argentine pour attaquer la fameuse route 40. Nous retrouverons le Chili beaucoup plus au sud.
(mardi 26/11) Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, nous partons visiter les agences touristiques. Nous aimerions visiter « la vallée de la lune » et « la vallée de la mort », et nous aimerions également trouver un moyen de nous faire monter, nous, les vélos et les bagages en haut d’un col, 2 000 m au dessus d’ici. Pour les vallées, pas de soucis, ces circuits sont hyper classiques à San Pédro. Pour la montée au col les prix sont astronomiques. Nous avons posé le problème à notre logeur qui va essayer de nous trouver une solution. Si la solution ne vient pas, il faudra bien, une fois de plus, que nos jambes et mollets entrent en action.
Deux routes sont encore possibles pour rejoindre Salta en Argentine. Une route toute goudronnée et une autre, à moitié piste (évidemment avec tôle) plus courte. Notre choix pencherait vers la deuxième solution mais la crainte de nous retrouver encore sur des pistes impossibles nous fait hésiter. Pourtant demain il faudra bien que l’on choisisse.
A midi nous nous sommes concoctés un repas végétal énorme. Fruits et légumes nous ont tant manqué. Pain frais et fromage nous ont fait également le plus grand bien.
Une bonne partie de l’après midi fut consacrée à la mise à jour du blog, après un peu de maintenance sur les vélos (nettoyage, graissage, rayon cassé et réglage des freins) nous retrouvons dans un resto les grimpeurs rencontrés à la lagune verte. L’ambiance fut animée…
(mercredi 27/11) Après mure réflexion, la sagesse l’emporte. On rejoindra Salta par la route goudronnée. Les distances sont bien plus importantes qu’en Bolivie (500 km), si la piste n’est pas en état, cela risque de tourner au cauchemar. Par contre la région que nous ne verrons donc pas nous intéresse vraiment. Aucune agence ne peut nous y emmener. Une seule nous propose un circuit privé, sur mesure et pour un prix raisonnable. La journée de demain sera donc consacrée à la visite des lagunes aux dessus de San Padro, du salar d’Atacama… en 4x4, rien que pour nous !
A nous les vacances classiques. En parlant de classiques, nous avons en fin d’après midi fait notre visite de la vallée de la lune et de la vallée de la mort ; très chouette la visite, malgré les 26 autres participants !
Il ne nous reste plus qu’à trouver un moyen pour nous faire remonter au niveau de la frontière bolivienne à 4700 m. Ainsi nous reprendrons la route au niveau de notre entrée au Chili.
San Pédro d’Atacama est une ville très agréable. Enormément de touristes du monde entier. Des agences de tourisme, des restos, des hôtels, des commerces à profusion. On s’y sent bien, mais plus vite on reprendra la route et mieux ce sera.
Pour info les prix ici n’ont rien à voir avec la Bolivie. Tout (nourriture, logement, produit manufacturé…) est au moins 5 fois plus cher. C’est toujours étonnant, à 50 km de distance de payer le même produit avec un tel facteur multiplicatif. Renseignements pris, ce facteur se retrouve dans tout le Chili et pas seulement ici.
(jeudi 28/11) La journée en 4x4 fut très sympa. Nous avons roulé sur la piste que nous avions envisagé de pendre, on ne regrette pas du tout d’avoir changé d’avis ! Le guide très intéressant nous a fait visiter le sud de San Pédro, en tout 10 h de voiture. Le salar d’Atacama n’a rien à voir avec celui d’Uyuni. Il ressemble plus à un champ labouré qu’a un véritable Salar.
A part ça nous avons pu enfin trouver in extrémiste ( à 9 h du soir) une camionnette pour nous remonter à la frontière bolivienne. Bien entendu, comme tout au Chili on la paye au prix fort, mais on n’avait vraiment pas envie de perdre du temps et surtout des forces pour remonter plus de 2 000 m. Surtout que nous repartons chargés, eau et vivres emplissent nos bagages car nous ne savons pas ce que nous allons trouver en route. Les quatre jours passés au Chili auront été très bien remplis finalement. On en a profité pour bien manger, se balader en voiture et bien se retaper. En quatre jours on a l’impression d’avoir dépensé autant d’argent au Chili qu’en un mois et demi en Bolivie.
(vendredi 29/11) La camionnette était pile à l’heure, 8 h 30 devant l’hôtel. 1 h 15 plus tard nous étions de nouveau au carrefour avec la Bolivie à 4 400 m d’altitude prêts à reprendre la route en direction de l’Argentine.
Les premiers coups de pédale furent laborieux, mais tout est rentré dans l’ordre rapidement. Quel plaisir d’engranger les Km sur une route goudronnée ! Route particulièrement belle de surcroit. Nous sommes passés à côté de la lagune la plus belle jamais observée. Du bleu, du vert, du blanc, du marron… un rêve ! La météo parfaite avec même en fin d’après midi un bon vent dans le dos nous a permis de boucler les 110 km qui nous séparaient de la frontière.
C’est donc en vue de l’Argentine à 4200 m que nous monterons notre tente. Le vent n’a pas cessé et pour la première fois nous mangerons froid le soir, allumer le réchaud à essence n’étant pas possible ou du moins pas raisonnable avec un tel vent. De plus avec la poussière qui vole partout, un bon saucisson est plus adapté à la situation.