J 22 - 25
Premier coup de pédale à 6 h 30. C’était un vrai plaisir de pédaler si tôt, la nature s’éveille et nous ne savions où donner du regard tant les envols et les cris des différents oiseaux étaient nombreux. La plaine nous rappelle à la fois la steppe africaine, la Camargue avec ses étendue d’eau et ses taureaux et la végétation de la Martinique ; bananiers, papayers, flamboyants, dachines, oiseaux du paradis…
Un marchant de fruits était très fier de nous apprendre que depuis l’élection de Chavez, l’école était gratuite du primaire à la fac, et que dès leur première rentrée le gouvernement offrait à tous les enfants, un ordinateur.
La particularité de l’habitat de cette région chaude est d’avoir près de la maison en dur, un carbet de construction traditionnelle ou ils aiment se mettre au frais.
L’entrainement réalisé en montagne et le petit déjeuner local pris sur le bord de la route, nous a permis sans difficulté de faire 110 Km, jusqu'à Bruzual. La bonne qualité du goudron et les pneus « Schwalbe marathon + » gonflés à 4 bars y sont certainement aussi pour quelque chose.
Avant l’arrivée à notre ville étape, nous traversons un fleuve, l’Apure qui se jettera plus tard dans l’Orenoque, deuxième plus long fleuve d’Amérique. C’est dans ce fleuve que se trouvent 90 % des réserves d’eau non salubres du Venezuela.
Départ à l’aube, le ciel est couvert mais les oiseaux sont toujours là, nous avons même vu des cigognes qui paraissent énormes. De plus nous avons pu apercevoir des chevreuils et des « Chigüires », sorte de très très gros cochons d’inde (70 kg). Sur la route nous rencontrons régulièrement des petits Caïman, des serpents plus ou moins gros, des iguanes, tous écrasés. Pour le camping sauvage, on attendra un peu.
Vers midi on se restaure dans la ville de Mantecal toujours très animée par les motos, et l’on reprend la route. A cause d’une erreur de la carte, les 30 km qui nous restaient à parcourir se sont transformés en 70. Pour la journée, nous aurons roulé 142 km en 8 h 30, avec une température de 35/40 ° jusqu'à El Saman, elle aussi au bord du fleuve Apure. Inutile de dire que ce soir le lit sera le bienvenu.
Au départ nous avons eu la chance d’apercevoir un tamanoir au bord de la route avec son long museau et sa queue en panache. A part ça rien de bien nouveau. Les fermes sont beaucoup plus petites qu’auparavant et sont de plus en plus rapprochées au fur et à mesure que l’on se rapproche de San Fernando de Apure.
Notre départ coïncide avec la mise en place du marché : boucher, poissonnier, vendeur de légumes, tout ça dans la rue et sans frigo.
Etape bouclée en 5 heures, 90 km, du plat, toujours du plat… donc ça roule. Un fermier s'arrête et nous félicite pour notre périple et nous offre un tube de « dulce de leche » de sa fabrication. Les locaux sont toujours aussi sympa avec nous.