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J 183 - 191

Publié le par MARCEL ET CLAUDINE

J 183 - 191

(vendredi 31/1) Juste après avoir mis à jour le blog, un mail nous informe que nos jeunes amis français viennent d’arriver dans Cochrane, il est 19 h 30. Echange de mail et nous nous retrouvons autour de la même table afin de déguster un bon repas. Nous apprenons donc qu’ils sont arrivés en pick-up, la roue avant de Flo (roue de 28 pouces, pas facile à trouver ici) ayant de gros soucis de rotation. Je verrai ça demain, pour le moment il faut trouver une solution pour loger nos amis. L’hôtel où nous logons est complet, nous dormirons tous dans la même chambre car il y avait 4 couchages.

Après un bon petit déjeuner nous passons à la séquence maintenance. Après démontage le verdict est sans appel : Les billes sont plus proches du cube que la sphère, et des morceaux se retrouvent un peu partout. Par chance les chemins de roulement ne semblent pas trop abimés. Le quincailler du coin peu nous fournir des billes de même diamètre, on remonte le tout, la roue tourne avec difficulté mais peut être qu’avec un bon rodage… ?

Après 40 km tout semble fonctionner normalement. L’avenir nous dira si les billes chiliennes sont plus résistantes que les billes françaises.

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Avec tous ces contre temps nous sommes partis tous les 4 vers 13 h, après un bon casse-croute sur la place du village. Décor toujours magnifique et piste toujours aussi dure. On n’a pas compté mais on peut dire que l’on rencontre plus de cyclistes que de voitures. Des américains, un suédois, un australien, et bien d’autres, on ne peut pas s’arrêter à chaque rencontre ! J’allais oublier notre ami espagnol Daniel avec qui nous avons passé 2 jours à Cochrane et qui se dirige lui aussi vers Ushuaia, mais à une vitesse bien supérieure à la notre. Cette « CA » nous fait penser à un entonnoir, toute les autres routes s’y réunissent, d’où cette concentration de vélos en balade.

Un camping est disponible mais nous préférons camper en pleine nature, l’eau étant présente un peu partout, nous ne serons ainsi pas déranger par des voisins souvent bruyants.

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(samedi 1/2) La météo n’est vraiment pas terrible en ce moment. Il a plu toute la nuit et au réveil, ça continu. Une petite accalmie, nous rangeons le matériel et nous voilà de nouveau sur nos vélos. Très vite la pluie reprendra, malgré nos vêtements de pluie, nous sommes très vite trempés et vu la température ambiante, 7 ° C, et un peu de vent, nous nous retrouvons très vite congelés. Le repas de midi est pris en vitesse, et nous sautons sur nos bicyclettes histoire de se réchauffer. Une heure s’est écoulée et nous sommes toujours transits de froid. Un panneau « camping » se présente sur le bord de la piste, nous n’en croyons pas nos yeux. Cloclo et Tom vont aux renseignements, personne. On se met tout de même à l’abri, pour réfléchir à la suite de notre journée. Repartir est une décision que personne n’aimerait prendre. Heureusement le propriétaire des lieux arrive, et nous propose de nous louer pour la nuit sa propre cabane, nous acceptons sans hésiter, bien qu’elle ressemble plus à une maison de poupée qu’à une vraie habitation. Un poêle nous réchauffera et surtout sèchera toutes nos affaires, nous préparerons un bon repas chaud, et nous dormirons au chaud et au sec (malgré quelques fuites par ci par là, car la pluie n’a pas cessée).

Nous avons même pu profiter des douches chaudes (plus exactement tièdes) du camping, qui n’avaient certainement pas servies depuis bien longtemps. Jamais nous n’aurions pensé trouver de l’eau chaude (chauffe eau au gaz) dans un lieu aussi reculé que celui là.

Nous n’avons parcouru que 30 km, pas terrible pour la moyenne. Demain il faudra mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Nous avions prévu 4 jours pour 240 km, si l’on met plus, la nourriture nous manquera.

Prions pour que le temps s’améliore, sinon la fin de la « CA » restera dans les mémoires, et pour longtemps.

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(dimanche 2/2) La nuit fut bonne, rythmée par les gouttes de pluie sur le toit et une fuite juste au dessus de ma tête. Au matin la pluie s’est arrêtée malgré un ciel couvert. Branle bas de combat de bonne heure, histoire de rouler le plus possible au sec. Au bout d’une vingtaine de km, la piste est inondée. Le passage d’un cheval nous indiquera sa profondeur, on passe sur les vélos. 500 m plus loin nouvelle inondation, on passera en poussant les vélos, l’eau à mis cuisse. 500 m plus loin de l’eau partout, le cavalier nous indique que l’eau nous arrivera à la poitrine, nous voilà bloqués, surtout que l’eau est carrément glaciale. Nous passerons la journée dans une cabane, il est question que tout redevienne normal demain. Effectivement tout au long de l’après midi l’eau ne cessera de descendre. Nous prenons notre mal en patiente mais cela fait une journée de plus de perdu. Nous apprenons entre temps que dans 40 km nous devrions trouver de quoi acheter à manger. Cela nous rassure car nous sommes encore bien loin du but.

C’est donc dans une cabane, devant un fleuve en cru et devant des montagnes enneigées que nous passerons cette nuit. On se console en se disant que certain seraient prêt à payer cher pour être à notre place.

Nous apprendrons également que ce fleuve, le plus grand du Chili, n’était jamais en cru. Cela fait 6 ans que plusieurs inondations sont à déplorer tous les ans. Evidemment ce cours d’eau est alimenté essentiellement par la fonte des glaciers. Vous avez dit réchauffement ?

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(lundi 3/2) Le niveau du fleuve à baisser de 2 m pendant la nuit, nous reprenons optimistes la piste, en espérant trouver un chemin enfin sans eau. Effectivement nous pouvons rejoindre Porto Yungay sans problème et arrivons dans ce petit village vers 14 h. Pour continuer notre route il nous faudra prendre un bateau, d’ailleurs gratuit. Le bateau n’est qu’à 18 h. Cela nous laisse le temps de nous restaurer au snack du coin, et de compléter notre stock de nourriture. Après une heure de traverser, nous débarquons à Rio Bravo, (départ de la route pour Villa O’yuggins) où un refuge nous attend au bord de l’eau. En fait une salle d’attente pour les passagers, utilisée de façon régulière par cyclistes et randonneurs. La météo est toujours très maussade bien que pratiquement sans pluie. Nous apprendrons que durant le mois de janvier seuls 4 jours ont vu le soleil.

Encore une centaine de km et nous en aurons fini avec la « CA». Cette route nous aura fait souffrir par l’état des pistes, et une météo pas terrible mais elle nous aura offert des paysages magnifiques et peu courants.

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(mardi 4/2) La nuit aura été calme mais au petit matin, la pluie était de nouveau là. On attend que la pluie cesse et l’on reprend la route. La piste est enfin correcte, les km défilent bien. Le froid est toujours là, quand la pluie revient, on se retrouve très vite congelés. Vers 13 h, alors que l’on casse la croute rapidement au bord d’un gros rio, nous retrouvons notre ami espagnol Daniel. Il a pu passer juste avant que l’eau des inondations ne soit trop haute, il est allé visiter la ville de Tortel, et a repris la direction du sud, derrière nous.

On nous avait indiqué un refuge à 62 km. Effectivement, à cette distance nous trouvons une maison ressemblant à un refuge, mais elle est fermée. Il pleut très fort, le vent s’est renforcé, nous sommes une fois de plus congelés, nous sommes attaqués par des nuages de moustiques… rien d’autre à faire que d’attendre sous un petit abri. Lorsque le propriétaire arrive, nous apprenons que cette habitation n’est pas un refuge mais une simple habitation. Vu notre état on nous proposera de dormir dans la maison, de cuisiner notre repas sur la cuisinière à bois, de faire en quelque sorte comme chez nous. Un peu gênés malgré tout nous acceptons avec plaisir, on ne se voyait pas du tout monter la tente dans ces conditions. Nous passerons une superbe soirée, questions réponses sur la France et le Chili, avant d’aller dormir à plus de 23 h.

Nous avions laissé Daniel en train de se faire chauffer un café sur le bord de la piste, pensant le retrouver au soit disant refuge, mais nous n’avons plus eu de nouvelles de lui. Nous pensons le retrouver demain.

Nous espérons faire les 30 derniers km avant la ville où nous prendrons le ferry demain matin, la possibilité de se faire un bon resto à midi devait nous donner du cœur à l’ouvrage sur nos pédales.

La météo n’est vraiment pas sympa pour des cyclistes. Nous avons pu avoir quelques rayons de soleil durant l’après midi, la vision de la nature en a été totalement changée, spectacle toujours aussi magique !

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La cabane et nos logeurs au boulot le lendemainLa cabane et nos logeurs au boulot le lendemain

La cabane et nos logeurs au boulot le lendemain

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(mercredi 5/2) Finalement il nous aura fallu 6 jours pour atteindre Villa O’Higgins au lieu de 4 prévus. Inondation, pluie, froid ne nous aurons pas permis de faire mieux.

Après avoir parcouru quelques km, nous rencontrons un français, Seb, sur son vélo très chargé. Il a déjà descendu le côté est de l’Amérique du sud, et remonte sur la partie ouest, jusqu’à l’Alaska ! Respect.

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Cette dernière partie de la « CA » fut très agréable à parcourir, bonne piste, vent favorable, presque pas de pluie et c’est avec un pincement au cœur que nous sommes rentrés dans le village. On a souffert sur cette route mythique, mais qu’est ce que c’était beau ! Village du bout du monde, y arriver en vélo à quelque chose de très particulier. Parcourir ses rues désertes, soufflées par un vent glacial alors que nous sommes en été, nous comble vraiment de joie.

Après un bon repas au resto, on se renseigne pour le bateau. A cause du mauvais temps le prochain n’est que samedi matin. 2 jours à attendre ici alors qu’il n’y a pas grand-chose à faire. On n’y peut rien, ce sera déjà bien si l’on arrive à obtenir des places sur le prochain bateau que l’on doit prendre le dimanche après avoir parcouru une piste, peut être la plus dure du voyage.

En attendant et pour se refaire des nuits glaciales que nous avons vécues, on s’est loué à 5 (nous avons retrouvé Daniel, notre ami espagnol) une « cabanas » superbe, on pourrait même dire luxueuse pour 2 jours. Un bon repas cuisiné par nos soins bien arrosé de bière locale pour fêter la fin de la « CA » nous fera oublier la déconvenue avec le bateau.

Un couple de français en tandem + remorque vient d’arriver dans notre hôtel. Quelque peu dépités car ils ont explosé leur roue libre sur une des côtes avant le village. Rendez vous est pris pour demain pour voir ce que l’on peut faire… Ca m’occupera !

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(jeudi 6/2) La journée se passe dans la décontraction totale. Super petit déjeuner, on flâne dans le village, on fait les courses pour la suite du voyage…. On essaye Internet à la bibliothèque sans succès, la journée se passe sans stress.

En fin de soirée je recherche une solution pour la roue libre du tandem. Le système est très différent des systèmes classiques, je détecte une faiblesse au niveau des ressorts. Après les avoir allongés en tirant dessus, la roue libre semble fonctionner de nouveau. Soulagement de nos nouveaux amis français. Cela faisait 7 fois qu’ils changeaient les pièces.

Pour fêter la réparation nous organisons un gros apéro-repas dans notre case, de nombreuses discussions nous mènerons bien après minuit.

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(vendredi 7/2) Nouvelle journée de repos dans O’Higgins. Durant la matinée nous cherchons une solution pour le bateau qui doit nous emmener jusqu’à la frontière d’Argentine. Jusqu’à maintenant une seule compagnie avait le monopole de la traversée. Donc tarif très excessif. Nous avons entendu parler d’un second bateau capable de nous emmener pour un tarif bien moindre. Le capitaine vient nous voir à l’hôtel. On discute avec lui, il nous parait correct, adjugé, nous partirons avec la solution la moins chère, nous devrions lever l’ancre à 8 h 30. L’embarcadère est à10 km du village. Pour être sur d’être à l’heure, nous dormirons sous la tente, à quelques mètres du bateau. On a pu ainsi se rendre compte que les deux bateaux n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Le cher, neuf, en acier et d’une taille respectable, le second pas cher, vieux, en bois et bien petit pour nous caser, nous et nos vélos. L’avenir nous dira si notre choix a été le bon.

En chemin nous avons fait une petite randonnée de 2 h, pour admirer le village, une rivière et des glaciers depuis un belvédère. Jusqu’au bout cette voie mythique nous aura montré des paysages magnifiques.

Avec ces 10 derniers km nous avons terminé la fameuse « CA ». Nous sommes maintenant 7 à rouler ensemble. Tomas et Florence du Beaujolais, Caroline et Arthur de Paris, Daniel l’espagnol et nous deux.

Après le bateau nous devrions avoir une vingtaine de km assez rude jusqu’à un nouveau lac où nous prendrons un nouveau bateau. Si le temps est à la pluie, comme ce soir, cela risque d’être une vraie galère !

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(samedi 8/2) Le bateau était à l’heure, 4 heures de navigation un peu mouvementée sur la fin, et nous débarquons sur la terre ferme, avec nos vélos. Après un bon déjeuner sur l’herbe et au soleil, le passage à la police chilienne pour la sortie du territoire fut rapide et sans problème.

Une longue et rude côte de 6 km nous permis de nous élever un peu dans ce décor du bout du monde. Vers 17 h 30 nous montons la tente sur un terrain privé mais accessible aux

randonneurs. Le vent glacial est toujours là, les doudounes en plumes sont devenues obligatoires.

Nous sommes maintenant 9 à rouler ensemble, un couple d’américains, James et Magie, se sont joints à nous.

Demain nous devrions prendre un autre bateau, mais pour lui aussi c’est la grosse inconnue.

Après le passage de la frontière, une belle descente nous attend, espérons que la météo soit aussi bonne qu’aujourd’hui.

Au revoir Chili et bonjour Argentine

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L
Hola Claudine, nos encontramos en la foto que publicaste en Hornopirén, ¡qué gracioso! Te recuerdo que somos de Buenos Aires, supongo que vendrán por acá en algún momento. Les dejo nuestros mails por si necesitan algo.
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O
Fantastique votre périple.<br /> En Martinique aussi, on se remet aussi au vélo.<br /> ième grêve d'essence mais le moral est bon, pour preuve : <br /> <br /> http://m.youtube.com/watch?v=xTp4NfYH2dA&amp;desktop_uri=%2Fwatch%3Fv%3DxTp4NfYH2dA
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O
Je passe un bon moment à lire tous vos articles ...<br /> <br /> Bonne route
R
Félicitations de nous tous !!! Dés votre retour, vous êtes les bienvenus pour un peu de repos à Gap, je compte sur vous pour prendre contact ; Pour infos, j' ai réservé des congés du 28 avril au 3 mai...<br /> Je reste avec vous et nous prendrons connaissance des articles à venir dés qu'il vous sera possible de les publier.<br /> Gros bisous de nous tous. A +
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C
Les photos sont toujours aussi belles. Bientot la fin du périple Felicitation c'est un sacré exploit. Bisous
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